Traduit du gamasson post-moderne par Pougne de Suzac
Le vieil ermite s’ébroua et sortit sur le pas de la –Donc les dieux cherchèrent autre chose et
gariotte. Il secoua les brins de paille de sa
soubreveste et étira ses orteils en les faisant
craquer dans les sandales. Clignant des yeux dans le
– Mais oui, tout le monde le connaissait, le singe vert
soleil matinal, il peigna ses longues mèches grises entre
qui se cachait dans les bois près de la Gamassade. Ce
nom lui avait été donné malicieusement par le Prince.
La petite chevrière déboucha dans le champs en
On ne savait pas qu’il était malade, même lui, mais les
faisant grincer la mince barrière de branches entrelacées.
dieux étaient au courant. Ils le firent forniquer et la
Ses cheveux irradiaient dans le contre-jour. Elle se
maladie se communiqua à toutes celles qu’il niqua, qui
dirigea vers lui en ondulant des hanches pendant que
elles-mêmes transmirent le virus aux hommes qu’elles
ses chèvres escaladaient les murets desquels quelques
séduisirent, et ainsi de suite. C’est en faisant l’amour
pierres se détachèrent : la consule de Belgique irait
que la maladie progressait. Cela fit merveille au début
encore sans doute s’en plaindre auprès de l’échevin.
L’ermite la suivait des yeux tandis qu’elle s’approchait.
– Ça alors, c’est trop cool ! C’est quoi un virus ? Elle
Oh ! les jolies jambes de gamine qui animaient le sarrau
se tortilla l’air réjoui et fit claquer l’élastique de sa
de toile ! Oh ! la gracieuse poitrine, la poitrine
charmante. Un peu forte la poitrine. Peut-être un peu
L’ermite sentit monter une bouffée de chaleur et se
trop forte pour une jeune chevrière. Non ! Pas trop forte !
gratta l’entrejambe. Il continua : Un virus, c’est une
petite bête qui transporte la maladie.
son panier et s’assit sur ses talons, les
genoux dressés, les pieds bien à plat.
– Ça c’est autre chose, je t’expli-
posture qui lui était familière car elle
avant et l’ermite essaya d’apercevoir
– Eh bien, les hommes se confectionnèrent ce que
– Du fromage de chèvre et une bouteille d’eau de
l’on appela des capotes. Tu ne sais pas ce que c’est, il
vie de prune. Elle mâchouilla un instant puis ajouta, la
n’y en a plus guère aujourd’hui.
bouche pleine : D’abord continue ton histoire !
– L’histoire de quand il y avait trop de monde sur la
– Euh, c’est. Il leva les yeux au ciel. C’est. comme
une saucisse mais avec rien dedans. Seulement la peau.
– Mais oui ! Quelle autre histoire ? Tu disais qu’il y
Et les homme enfilaient ça sur leur. truc.
avait des milliards d’habitants autrefois et qu’on avait
Elle éclata de rire en battant des mains. Puis soudain
trouvé le moyen de s’en débarrasser. Raconte vieux
grigou ou tu n’auras pas ton fromage.
Le vieil ascète cracha de côté et commença : Donc
Il rit à son tour, découvrant des dents jaunies :
on en était à plus de six milliards d’habitants, et la terre
– Ils enlevaient ça après usage, bien sûr. Sérieux : Si
étouffait. On avait bien essayé la peste bubonique, le
choléra, la bataille de Lépante, la grippe espagnole, le
stagoulag, mais ça ne suffisait pas à éponger l’excédent.
– Donc ça marchait mais pas aussi radicalement que
– Ça, tu l’as déjà raconté hier ! Elle se redressa, s’assit
le Consortium des dieux l’avait voulu, sauf en Afrique,
en tailleur et tira le bas de sa robe sur ses genoux.
où des papes, pour être béatifiés, avaient mis les capotes
2 A cette époque, on ne portait pas de culotte (NdT).
à l’index. En revanche, ça ne fonctionnait pas chez
– Macarel, bien sûr que si !. Que s’est-il passé
certains mahométans, car ce sont des gens qui n’avaient
pas droit aux femmes, et quand ils y avaient droit, ils
– C’est là qu’était le génie des dieux du Consortium !
les détestaient et les enfermaient à la maison ou dans
Pendant quelques années, la nouvelle maladie ne fut
des sacs, pendant que d’autres, de-ci de-là, se faisaient
pas dangereuse et se transmettait en silence. Mais un
exploser de frustration, mais sans grand résultat sur la
jour, quand tous les pays eurent subi l’invasion, au
population mondiale. Enfin, bref, il fallait trouver autre
moment voulu, vers l’année 2006-2007, le détonateur
fonctionna et paf, le virus muta mutatis mutandi, infecta
Elle fit la moue, le regarda par en-dessous et sortit la
l’humanité et ce fut la grande épidémie mondiale, la
pandémie finale. Les gens moururent par centaines de
– J’ai trop pas compris, l’index des papes, les femmes
millions. Même dans notre Principauté et en France,
où on avait prévu des traitements, il y eut 500 000
Il but une goulée et posa la bouteille à côté de lui.
morts. Toutefois le problème de surpopulation fut réglé
S’essuyant la bouche du revers de la main, il poursuivit.
pour un temps à la grande satisfaction du Consortium.
– Malgré cette petite pause, la terre allait tout de
– Putain ! C’est vraiment chelou ce truc ! Ses yeux,
même vers sept milliard d’habitants, bien plus qu’elle
sa bouche s’arrondissaient et la petite bergère semblait
ne pouvait en entretenir. Alors les dieux du Consortium
maintenant vraiment concernée par l’histoire. Elle
eurent une nouvelle idée. Dans leurs laboratoires high-
tech, ils mirent au point une nouvelle maladie plus
simple à transmettre et beaucoup plus insidieuse.
– Oui, mais tu vois, je suis pourtant encore là.
– Trop génial ! dit la jeune fille sans beaucoup de
– Si on peut dire. pas pour très longtemps de toute
conviction en jetant un regard circulaire. Soudain elle
manière. Avec son index, elle spiralait une mèche de
se leva d’un bond et courut vers les chèvres : Ségolène !
Bernadette ! Cécilia ! Revenez ici ou je vous assomme !
– Mais explique-moi réellement ! Qui c’était ces
Le vieil homme regarda ses formes bondir et, au-
émigrants ? C’était quoi cette maladie ? Comment tu
dedans de lui, un vieux reste de testostérone saillit et
lui donna terriblement envie d’harrypotter la jeune fille.
Le vieil ermite sourit en la regardant.
C’était seulement en haut dans sa tête car le reste, en
– Tu as sans doute mal compris : ce n’étaient pas des
migrants à proprement parler, mais des oiseaux
Il commençait à faire chaud et, quand elle revint
migrateurs qui étaient porteurs d’un virus d’oiseau, d’un
s’asseoir toute essoufflée auprès de lui, il distingua de
simple virus de grippe aviaire d’oiseau. Et il s’est
petites perles de sueur miroiter sur les ailes de son nez
métamorphosé en virus pour humains. La maladie était
et au-dessus de sa bouche charnue. Il passa sa langue
terrifiante mais nous avions des stocks de tamiflu pour
sur les lèvres, les siennes malheureusement.
nous soigner. Le reste du monde n’en avait pas.
– Raconte, vieux blaireau, la nouvelle maladie !
Des insectes traçaient des cercles sonores dans l’air
– Eh bien cette maladie-là était propagée par des
pur. Elle resta pensive quelques secondes, puis :
créatures qui traversaient les pays et les continents à
– C’est zarbi cette histoire !. Bon, c’est pas tout,
cette époque. C’était les migrants. Ils transportaient le
ça, j’ai les chèvres à m’occuper ! Ciao vieux débris, à
mal sans le savoir encore, et ils s’installaient ça et là,
où bon leur semblait, passant les frontières sans
Le soleil à contre-jour soulignait le mouvement des
jolies jambes à travers le tissu. En gambadant sur le
– Et ces émigrants, on ne les arrêtait pas ?
causse, la légère silhouette de la petite bergère
– Si, parfois, mais c’était difficile. Et qu’en faire
s’éloignait avec ses chèvres. S’éloignait en même temps
quand ils étaient interceptés ? On ne pouvait pas les
chez le vieil homme l’espoir d’assouvir jamais les
renvoyer d’où ils venaient tout de même.
dernières émotions du soir de sa vie.
Texte illustré sur le site de la Principauté de la Gamassade : http://gamassade.pro.wanadoo.fr
Por/ Ernesto Rios Juan Bautista Alberdi –el gran ausente del Congreso Constituyente de 1853[1]- fue el corifeo argentino del liberalismo en boga en ese entonces, que imprimió a la Constitución[2] su sesgo individualista, su fundamentación iluminista[3], y su estructuración como pieza central para “poner en manos ajenas el usufructo de nuestras riquezas y hasta el control intern
Empfehlungen des Robert Koch-Instituts zur Prävention bei Personen mit erhöhtem Expositionsrisiko durch aviäre Influenza (Influenzavirus A/H5 oder A/H7) Stand: 16.2.2006 Ziele dieses Dokuments Im Jahr 2003 waren im Rahmen des Geflügelpest-Geschehens in den Niederlanden Übertragungen des aviären Influenzavirus A/H7N7 von Geflügel auf den Menschen und auch von Mensch zu M