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En visionnant le passionnant documentaire de Catherine Maximoff sur le travail artistique du célèbre chorégraphe anglais Wayne McGregor, j’ai tout de suite pensé à John Dewey et à sa manière de concevoir l’expérience esthétiqu La pensée du philosophe se retrouvant en quelque sorte actualisée dans la pratique de l’artiste. Pour la résumer succinctement, Dewey a montré que la théorie esthétique ne saurait se réduire à l’étude des œuvres finies qui seraient déconnectées de leurs conditions de production, mais qu’au contraire, il y a bien une continuité entre « l’expérience esthétique et les processus normaux de l’existence » (Dewey, 2005 , p. 29).
Pour Wayne McGregor le mouvement du danseur doit se rapprocher de la fluidité d’une phrase énoncée, il ne doit pas y avoir gestes saccadés qui conduiraient à rompre le rythme. McGregor cherche ainsi également une certaine continuité dans les mouvements du danseur. Au départ, dit-il dans un des nombreux extraits d’entretien qui ponctuent les scènes de travail en studio, il n’a pas d’idée claire et achevée de sa création finale mais il expérimente les différentes hypothèses qui s’offrent à lui, selon les sal es et les individualités de chaque danseur, laissant ainsi place à l’improvisation. Il cherche ainsi à libérer les corps en s’inspirant des capacités et de la personnalité des danseurs : « Je veux me servir de leurs compétences [à propos de danseurs du Royal Bal et tels qu’Edward Watson]. Je ne veux pas leur imposer un schéma, cela ne fonctionnerait pas. Je suis donc quelque part à mi-chemin et j’apprends. (…). Mes œuvres dépendent des interprètes, pas d’un style de danse. L’important, c’est l’individu. En quoi ces corps me parlent-ils ? Comment les utiliser pour communiquer ? ».
Une œuvre est esthétique disait Dewey quand el e est conçue en vue du plaisir qu’el e procurera : « Pour acquérir une dimension proprement artistique, le savoir-faire doit se conjuguer à de « l’amour » ; le talent doit s’accompagner d’une profonde affection pour le sujet sur lequel il s’exerce. (…) Pour être véritablement artistique, une œuvre doit être esthétique, c’est-à-dire conçue en vue du plaisir qu’el e procurera lors de sa réception » (Dewey, 2005, p. 73). Pour Wayne McGregor, le premier public c’est lui, et il doit y avoir interaction entre les danseurs et le public. Ainsi, le corps a par essence un sens qu’il cherche à révéler, pour lui-même mais surtout pour les autres.
Le documentaire est bien rythmé et associe à la fois des scènes chorégraphiées de sa compagnie Ramdom, des temps de réflexion et de création en studio, à des moments d’entretiens avec le chorégraphe, au travail de recherche sur le projet d’un logiciel, à des temps de création avec des jeunes élèves d’une Public School. Ces différentes scènes permettent au spectateur de porter un regard d’ensemble sur le travail du chorégraphe et de le suivre pas à pas dans son cheminement créatif.
Dans les scènes de studio, le chorégraphe guide les mouvements des danseurs, impressionnants dans leur maîtrise technique, et le spectateur peut alors observer la création en acte. Cela se révèle d’autant plus passionnant que les scènes chorégraphiées et le montage rendent bien compte du travail accompli. Les scènes avec les jeunes élèves sont également très intéressantes, car el es permettent de voir comment au travers des exercices proposés, très participatifs dès le début des cours, les adolescents deviennent acteurs de la création et accèdent à la maîtrise de leur corps. Et, c’est assez émouvant de constater comment certains jeunes assez gauches et maladroits au départ, et n’ayant pas les critères physiques socialement attendus, finissent par danser avec grâce. Ce n’est pas Wayne McGregor qui les encadre mais deux danseurs de sa compagnie Ramdom, les élèves devenant à leur tour enseignants, transmettant alors leur propre pratique. Cette idée, chère à Dewey, que l’éducation est une expérimentation continue, et que l’expérience esthétique est « l’expérience de l’expérience » prend ici tout son sens.
Enfin, les scènes de travail autour de la création d’un logiciel avec des chercheurs en cognition et avec les danseurs révèlent bien cette volonté chez le chorégraphe de saisir la pensée du mouvement, de montrer comment le mouvement est pensé, et qu’est-ce que cela apporte à la compréhension et à la réalisation de so Le pari relevé par la réalisatrice est de nous montrer, ce qui est rare, comment se réalise l’art en acte et d’expliquer le cheminement de la pensée d’un artiste reconnu. Le cadrage serrsur les danseurs lors des phases de création contribue à montrer cette continuité de l’expérience esthétique, et le documentaire devient ainsi faisant, à son tour, une œuvre d’art.

Source: http://www.lesfilmsdupresent.fr/wp-content/uploads/2013/01/20130111-revue_de_presse_2.pdf

Doi:10.1016/s0301-2115(03)00280-x

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